Journal de bord.

All alone

Comme l’impression que rien ne va en ce moment, ce monde d’adultes m’empêche de respirer, je n’arrive pas à lâcher prise, j’me sens nulle.
Je ne réussis rien dans ce monde, je ne suis plus maître de mes actes, je ne suis plus libre. Tu veux de la liberté ? Prends la ! Je tente par tous les moyens de m’approprier ce monde, obtention du bac avec mention, inscription à la fac, recherche de boulot et d’appartement, obtention du code puis du permis, et c’est surtout ces 4 derniers points qui me posent problème.
Je pense être, comme d’habitude, trop dans l’apprentissage, le scolaire et je ne m’investis peut-être pas assez dans le "monde des grands". Tout cela me fait peur et me fatigue moralement. Je me retrouve seule, sans personne, entre R qui est parti rejoindre des amis et mon manque de confiance en nous, et mes amis qui n’ont pas l’air de se souvenir que j’existe et que j’ai une conscience et des sentiments et surtout, de grosses emmerdes financières.
Le monde est vraiment un salaud. Dieu n’existe pas. Le Père Noël est pauvre. Et moi je suis dans la merde.
Belle conclusion de mon enfance n’est-ce pas ?
Allez hop, on met tout dans une boîte, t’oublies c’que t’as appris et tu te lances sans regarder en arrière. Le vide et la vitesse font peur.
Les petites choses de la vie me font pleurer, je ne suis plus de marbre devant ma vie.
Je voudrais exister aux yeux de mes parents, je voudrais être courageuse et leur avouer que je ne suis pas spéciale, que je ne suis ni belle, ni intelligente mais que contrairement à eux, je ne me fiche pas du semblant de famille qui m’entoure et que l’univers entier me fait souffrir.
Je voudrais leur avouer les secrets de mon enfance, je voudrais pouvoir avoir de l’importance pour eux, je voudrais pouvoir compter sur eux. Et plus que tout, j’aimerais qu’ils m’aiment. Sans conditions.
Mais bon, on ne peut pas tout avoir. Un père qui n’en a rien à faire et une mère parano qui préfère s’occuper des problèmes des autres plutôt que des nôtres, et pauvre. Complètement à sec. Enfin, qui ne fait rien pour que ça change non plus.
Je voudrais avoir la force de me battre mais je suis épuisée et affaiblie par les derniers événements. Faire confiance et me faire avoir, tout ça quoi.
Je finirai sûrement par me prostituer et ce sera bien.

Le monde me donne envie de gerber.

Et je veux arrêter de pleurer pour n’importe quoi.