Journal de bord.

Stay.

P. me manque, enfin, la passion et les délires me manquent. Le danger. La peur, la souffrance. J’y repense, tard le soir quand je suis seule et que je n’ai que moi-même à qui parler. J’ai passé le week-end à réfléchir sur celle que je suis et celle que je voudrais être. J’aime vraiment celui avec qui je partage une bonne partie de ma vie actuellement, je l’aime plus qu’il n’est possible d’aimer, mais je ne suis pas sûre que ça serait réciproque s’il me connaissait vraiment…
Allons, nous devons garder une part de secrets. J’ai seulement l’impression de lui mentir quand je parle de mon passé en omettant la débauche, les soirées, les crises, les problèmes, bref, tout. En ne lui montrant que cette partie ensoleillée de ma vie, c’est juste que ma vie est tellement noire si je n’oubliais pas ces choses. Sa vie à lui me parait claire, claire comme de l’eau de roche, je m’abreuve de ce bonheur et en oublie de vivre. Je ne veux pas oublier de vivre. Ce soir j’ai décidé de lui parler de quelques problèmes, notamment de ce que je considère comme une drogue. Cette envie tous les soirs, ma résistance, cette pourriture qui m’éclate tellement. Je ne suis pas retombée dedans depuis mon léger écart de décembre, cette soirée où mes pieds se sont dérobés, ce soir où je suis "tombée", où je me suis écroulée sous cette douche lorsque tu as refusé mon amour. Ce soir là. Que tout le monde a oublié, que mes bras ont vite fait de cicatriser, que mon cerveau refuse d’effacer. En bref.
N’empêche que je repense à T., qui souffre du même mal, qui est à l’HP, qui me manque chaque jour qui passe, qui me comprenait si bien, qui était mon double, la partie manquante de ma personne, nous qui avions tout abandonné pour être ensemble dans ce monde de fous, enfermés dans un univers qui refusait de nous ouvrir les bras, et tant pis puisque je lui ouvrais les miens, et j’ai tout gâché par peur. Peur de retomber dans cette partie si noire de moi. Je ne sais pas si j’ai eu raison ou tort. J’ai rencontré R. c’est mieux que tout non ? Il me fait découvrir le meilleur en moi, et Dieu sait que c’est difficile. Je dois me préparer aux épreuves anticipées du bac. Mais je ne suis pas très motivée, j’ai tellement d’autres choses à faire ou plutôt à ne rien faire!
Disney samedi avec la monstrueuse famille. On va essayer de faire au mieux même si on sait d’avance que ça ne sera pas suffisant…
Bon allez, je vais aller essayer de bosser ma bio, ce sera sûrement mieux que de parler dans le vide.