M a d l e s s !
Y’a bien longtemps que je suis revenue ici. Enfin, une bonne semaine et des bananes j’crois.
J’suis enrhumée, angine.
J’parle beaucoup avec Paul, qui est très gentil.
Théo, Théo, Théo.
Répét' chorale ce matin, un peu épuisée, pas la force de dormir, va comprendre. J’suis pleine de doutes, ça va pas l’faire j’crois.
Demain, avec les grands-parents, ce soir, j’ai faim.
Toujours souffrir pour aimer ? Toujours se disputer pour tenter de se faire entendre ? Toujours pleurer pour se libérer ? J’voulais une histoire simple et d’amour, et au moindre problème, j’me retrouve toujours au bord du gouffre.
Mathieu, j’vois même pas pourquoi j’arrête de lui parler, c’est juste qu’il me bouffe la vie.
Cerise sur l’gâteau, j’suis pauvre.
J’me sens un peu dépressive, j’me sens mal. J’voudrais tout changer. J’voudrais savoir ce qu’il faut faire, je veux retrouver Théo. J’veux redevenir comme avant mélangée avec maintenant, je voudrais arrêter de croire en l’espoir, je voudrais avoir des envies, je cours après des choses inaccessibles, c’est ce qui fait le bonheur des autres après tout, je voudrais aimer faire la fête, je voudrais ressentir autre chose, je voudrais arrêter de renifler, je voudrais respirer, je voudrais l’appeler, j’voudrais l’entendre, j’voudrais être son premier amour. Je voudrais savoir. Je voudrais voler.
Je voudrais exister.
J’veux de la musique, je veux du courage.
La semaine prochaine, conseil de classe, concert, dernière séance de secourisme, heure de colle.
Chargée !
Je t’aime toi, l’autre là-bas qui lira jamais ça.
Allez, j’ferme cette page, comme une folie mais pleine d’espoir.